À PROPOS DE NOUS

NOTRE CONTEXTE OPÉRATIONNEL

L’environnement médiatique continue de se transformer au Canada. Alors que les médias traditionnels voient leurs auditoires s’éroder, les services en ligne ont le vent dans les voiles et déversent quantité de nouveaux contenus sur des plateformes aux auditoires fragmentés. Les services de contenu non traditionnels tels que YouTube et Netflix continuent de gagner du terrain. De plus, la politique de radiodiffusion publique d’une autre époque affaiblit le paysage médiatique. À l’étranger, les diffuseurs publics partagent les mêmes défis. Lors de la conférence PBI Montréal 2016, dont CBC/Radio-Canada a été l’hôte en septembre dernier, plus de 60 diffuseurs publics de partout dans le monde réunis pour l’occasion ont constaté qu’ils se heurtaient tous au même problème : comment créer des liens avec la génération du numérique? Ce sont là les défis que les médias doivent relever chaque jour. Le cas de CBC/Radio-Canada n’est donc pas une exception.

LE CADRE DE RÉGLEMENTATION ACTUEL DE LA RADIODIFFUSION NE FONCTIONNE PLUS

La Loi sur la radiodiffusion de 1991 repose notamment sur un système de radiodiffusion canadien solide et diversifié : elle stipule en effet que « chaque élément du système doit contribuer à la création et à la présentation de la programmation canadienne ».

Toutefois, nous avons aujourd’hui deux réalités au Canada : celle des diffuseurs traditionnels qui contribuent à l’industrie de la production de contenu canadien et qui sont soumis à une réglementation rigoureuse, et celle des nouvelles entreprises, qui échappent à ces restrictions.

En 2015, dans une tentative de répondre à l’évolution technologique rapide qui a chamboulé le modèle d’affaires de la télévision, le CRTC a modifié la réglementation imposée aux organisations réglementées. Par l’entremise de son instance Parlons télé, l’organisme de réglementation a donné plus de choix aux abonnés des services de télévision, diminué les exigences en matière de contenu canadien pour les stations de télévision privées et de nombreux services spécialisés, et éliminé la politique d’exclusivité des genres. En revanche, le CRTC n’a pas choisi de réglementer les activités de radiodiffusion des plateformes de contenu en ligne.

En 2016, le gouvernement – par l’entremise du ministère du Patrimoine canadien – a lancé une consultation publique afin d’élaborer un cadre de politiques culturelles modernes visant à renforcer la création, la découverte et l’exportation du contenu canadien dans un monde numérique.

CBC/Radio-Canada reconnaît que le modèle d’affaires actuel ne fonctionne plus et que le cadre de politiques culturelles qui régit ses activités doit être revu pour répondre à l’évolution de l’environnement médiatique.


Source : CRTC/IAB. On entend par « revenus publicitaires sur Internet » les revenus dans les catégories « affichage et vidéo », puisque ce sont les seules catégories où CBC/Radio-Canada est présente sur le web. Par conséquent, les revenus sur Internet dans les catégories « petites annonces, recherche et courrier électronique  » sont exclus de cette analyse.

L’ÉVOLUTION DU MODÈLE D’AFFAIRES

Dans le cadre de cette consultation publique du gouvernement sur le contenu canadien dans un monde numérique, le Canada a l’occasion de redonner à la culture canadienne et à la radiodiffusion publique la place qui leur revient, au profit de tous les Canadiens. Le réinvestissement dans CBC/Radio-Canada qui a été annoncé démontre l’engagement du gouvernement à l’égard du secteur culturel canadien et de la valeur de la radiodiffusion publique. Les 75 millions de dollars que le gouvernement réinjecte cette année, enveloppe qui passera l’an prochain à 150 millions de dollars par année de façon permanente, permettront de relever les défis de financement pendant un certain temps, mais ils ne seront pas suffisants à long terme. Pour savoir comment ces fonds seront utilisés, reportez-vous à la section Plan de reddition de comptes.

La publicité est l’un des principaux véhicules soutenant les médias traditionnels. En effet, le marché subit en ce moment une transformation structurelle, car les annonceurs investissent de plus en plus en ligne, où dominent les entreprises américaines du numérique. Cela représente un défi de taille pour les diffuseurs traditionnels qui continuent d’offrir des émissions de grande qualité tandis que la valeur attribuée à cette offre diminue.

Les revenus publicitaires traditionnels, qui permettaient autrefois de financer les émissions canadiennes, sont en déclin et migrent vers de nouveaux concurrents : les multinationales, comme Facebook et Google, qui dominent le marché au Canada n’ont pourtant aucune obligation de contribuer au système.

Notre vision de l’avenir

Le printemps dernier, le gouvernement fédéral a sollicité l’avis des Canadiens sur la manière de renforcer la culture canadienne dans l’univers numérique.

Des citoyens des quatre coins du pays ont participé à cette consultation : ils ont répondu à des sondages en ligne, participé à des tables rondes et soumis des mémoires. En novembre 2016, nous avons fait connaître notre vision pour renforcer la culture canadienne en proposant un modèle capable de servir d’assise à un cadre de politiques culturelles modernes, qui place la radiodiffusion au cœur d’un secteur culturel dynamique. Notre proposition comprend trois recommandations clés :

  • Élaborer, au Canada, notre propre stratégie intégrée d’investissement dans la culture, qui prend en compte tous les créateurs et toutes les industries de la création de notre pays;
  • Retirer la publicité de toutes nos plateformes, ce qui nous permettrait de nous concentrer sur notre impact culturel à long terme plutôt que sur notre rendement commercial à court terme. Pour que cette vision puisse se concrétiser, il faudrait accroître le financement par habitant de CBC/Radio-Canada à 46 $ par an – une augmentation de 12 $ par Canadien;
  • Dépolitiser le financement de CBC/Radio-Canada pour qu’il devienne prévisible, durable et stable, lié au cycle de renouvellement des licences sur cinq ans, indexé en fonction de l’inflation, et indépendant du calendrier électoral et du cycle budgétaire annuel
    du gouvernement.

Notre mémoire en version intégrale est accessible sur notre site web institutionnel.


Source : Observateur des technologies médias (OTM), Canadiens âgés de 18 ans et plus. Les chiffres ayant été arrondis, le total ne correspond pas forcément à 100 %.

La demande de contenu est plus forte que jamais, mais l’auditoire migre vers d’autres plateformes

Le mode de consommation des médias est en plein bouleversement. L’appétit des Canadiens pour le contenu reste le même; par contre, ce qui change, ce sont les plateformes privilégiées par les auditoires pour consommer ce contenu et la manière de le faire.

Les plateformes des médias traditionnels attirent encore la vaste majorité des auditoires. Cependant, les téléspectateurs sont de plus en plus nombreux à regarder la télévision sur Internet, particulièrement dans le marché anglophone. Du côté du marché francophone, toutefois, la popularité de la télévision traditionnelle demeure forte. Malgré ces différences de marché, et les auditoires de la télévision traditionnelle en diminution, celle-ci continue d’être une source de contenus importante pour l’instant.

Les Canadiens passent maintenant plus de 20 heures par semaine sur Internet. Leurs activités en ligne ne sont pas toutes reliées aux médias, mais ils déclarent consacrer les deux tiers de ce temps à des activités audio ou vidéo offertes par des services comme YouTube, Facebook, Netflix ou par de nombreux autres services du même genre, lesquels proposent des solutions de rechange intéressantes à ce qu’offrent les médias traditionnels.

De plus, les consommateurs continuent d’adopter des appareils et des services qui leur donnent un plus grand contrôle sur le moment choisi pour accéder au contenu et sur l’écran utilisé pour le faire. Les appareils mobiles stimulent la croissance dans ce secteur.

Pour les fournisseurs, comprendre de quelle manière les Canadiens accèdent à ce contenu est la clé de leur succès futur. Les services en ligne offrent une abondance de contenus à leurs abonnés, notamment du nouveau contenu original en concurrence directe avec les services traditionnels. Cette situation a non seulement pour effet d’augmenter la quantité de contenus disponibles, mais aussi d'en rendre la découvrabilité plus difficile. Pour demeurer pertinents dans cet environnement, nous devons pouvoir offrir notre contenu aux Canadiens sur les plateformes de leur choix, au moment qui leur convient. Le défi, cependant, réside dans la nécessité d’innover sans laisser en plan ceux qui utilisent les plateformes plus traditionnelles.

CBC/Radio-Canada : Trouver sa place

CBC/Radio-Canada offre une grande variété de services aux Canadiens, dans les deux langues officielles ainsi que dans huit langues autochtones. Que ce soit à la radio, à la télévision ou sur les plateformes numériques, les Canadiens peuvent accéder à son offre étendue de contenus, comme bon leur semble.

Le marché médiatique canadien est l’un des plus intégrés du monde, où la plupart des grandes entreprises sont impliquées dans presque tous les aspects de la chaîne de valeur des médias. Comme le graphique ci-dessous l’illustre, nous sommes un petit joueur dans le grand marché des médias et des télécommunications canadien :

Self-Generated Revenue

Estimations fondées sur le Rapport de surveillance des communications 2016 et sur les rapports d’entreprises. Comprend toutes les sources de revenus et de financement.

81 %

DES CANADIENS DISENT QU’IL EST TRÈS IMPORTANT POUR LE CANADA D’AVOIR UN DIFFUSEUR PUBLIC COMME CBC/RADIO‑CANADA

72 %

DES CANADIENS SONT FORTEMENT D’ACCORD SUR LE FAIT QU’IL EXISTE UN BESOIN ET UN RÔLE CLAIRS POUR CBC/RADIO‑CANADA DANS LE FUTUR

Avec le passage à l’environnement numérique, Internet ouvre la voie à une variété de nouveaux concurrents, plus gros et plus perturbateurs. Ces entreprises, comme Facebook et Google, sont des géants mondiaux qui peuvent mettre à profit leurs ressources dans de nombreux marchés et réaliser ainsi des économies d’échelle qui vont bien au-delà de nos frontières.

Le diffuseur public est un partenaire de premier plan du secteur de la production indépendante au Canada : nos services de radio et de télévision et nos services numériques attirent 84 % des Canadiens mensuellement. Nous sommes un chef de file de l’environnement numérique au Canada avec l’un des sites les plus visités du pays. Quatre Canadiens sur cinq (81 %) croient qu’il est très important pour le Canada d’avoir un diffuseur public et plus de sept sur dix (72 %) sont d’accord sur le fait qu’il existe un besoin et un rôle clairs pour CBC/Radio-Canada dans le futur.(1)

CBC/Radio-Canada a travaillé d’arrache-pied pour suivre l’évolution des habitudes des consommateurs et poursuivra ses efforts pour tisser des liens plus serrés avec ses auditoires et répondre aux besoins des Canadiens en leur offrant de nouveaux moyens d’accéder à ses contenus. Nous misons dorénavant sur les partenariats avec des joueurs nationaux et étrangers pour offrir aux Canadiens et aux auditoires internationaux un meilleur accès à CBC/Radio-Canada. Cette nouvelle façon de faire nous aidera par ailleurs à être plus viable financièrement.

étudiants de journalisme Manitoba

Des journalistes en herbe découvrent le milieu professionnel des médias dans le cadre de Jeun’Info à ICI Manitoba.

(1)Source : Sondage Mission Metrics, 2016-2017, TNS Canada (1 000 répondants de langue anglaise et 1 000 répondants de langue française par sondage). Les sondages sont effectués chaque année, à l’automne et au printemps. Notes de 8, 9 ou 10 obtenues sur une échelle de 10. Pour les notes de 6 à 10 sur une échelle de 10, 88 % des répondants disent que CBC/Radio-Canada est importante pour le Canada, et 84 % disent qu’il existe un besoin et un rôle clairs dans le futur.